Crue de la Seine en juin 2016
Une crue rapide de la Seine a eu lieu entre le lundi 30 mai et le samedi 4 juin 2016. Ce phénomène, redouté des Parisiens et Parisiennes depuis la crue centennale de 1910, n'a pourtant pas pris les mêmes proportions qu'autrefois, dans Paris intra-muros. La Seine est passée d'1,94m le lundi 30 mai, à 6,10m le samedi 4 juin. La montée continue des eaux brunâtres a provoqué des arrêts d'activité dans les transports et a déclenché des plans de prévention de quelques sites culturels parisiens, comme la BnF, le musée d'Orsay et le Louvre. Néanmoins, il ne s'agit pas d'une des grandes crues auxquelles la capitale a déjà fait face. Comment sont prévenues les crues aujourd'hui ? Quelles ont été les 3 grandes crues parisiennes ?
Afin d'éviter que la catastrophe de la crue de 1910 se reproduise (hauteur : 8,62m), 4 barrages-réservoirs ont été créés au XXe siècle, et peuvent retenir jusqu'à 630 millions de m3 d'eau. L'hiver, période classique des crues passées, les eaux sont retenues et accumulées dans ces réservoirs. L'été, elles sont restituées à la Seine, ce qui limite les basses eaux excessives du fleuve. Autrefois, ces basses eaux estivales rendaient la navigation presque impossible à Paris. Un système d'alerte en Île-de-France, ordonné autour d'une centaine de points de contrôle, surveille le niveau de l'eau. Des plans d'action sont prévus. Par exemple, lorsque le niveau atteint 3,30m, les voies sur la berge sont fermées. A partir de 4,30m, la navigation est interrompue etc. Malgré ce système de prévention, la crue de juin a surpris par sa hauteur mal anticipée. Cette crue est la conséquence des nombreuses pluies des jours précédents. Les réservoirs étant pleins à 94%, il n'était plus possible de stocker les eaux de la Seine.
Au fil des siècles, Paris a connu de multiples crues, dont certaines ont été exceptionnelles (hauteur de plus de 7 mètres). Lors de ces grandes crues, la Seine retrouve partiellement son ancien méandre (partant du bassin de l'Arsenal jusqu'au pont de l'Alma, en passant par les grands boulevards et la rue de Provence). Le chroniqueur Grégoire de Tours a raconté la grande crue de 583, durant laquelle les bateaux étaient naufragés de l'île de la Cité à l'église Saint-Laurent (en bas de Gare de l'Est !)
Les 3 plus graves crues se sont déroulées, par ordre d'importance, en 1658, 1910 et 1740. Elles ont toujours eu lieu l'hiver, et ont souvent été la conséquence d'un dégel trop rapide.
En 1658, la Seine recouvre la moitié de Paris, on circule en bateau entre les maisons, et on entre par les fenêtres du premier étage. Le Pont-Marie est en partie emporté par le fleuve. Le niveau s'élève à 8,81m !
En 1910, la Seine recouvre 720ha, et atteint 8,40m de haut. Les gares de Lyon et Saint-Lazare sont envahies par les eaux, le métro ferme, on circule en canots et on construit des ponts flottants dans les rues.
En 1740, 720ha sont également couverts. Les ponts sont évacués de leurs habitants, tant le risque d'effondrement est grand. Le pont de la Tournelle est inaccessible à cause de la hauteur de l'eau.
La crue de 1910 est encore dans nos esprits, en raison de l'abondance de photos et de récits des troubles et problèmes occasionnés (transports, électricité, gaz, hygiène, durée etc.).
